L’enfant est co-victime de la violence dans le couple.

Dans le livre Violences conjugales et famille, on peut lire que la violence dans le couple a des conséquences graves sur le développement physique et psychologique de l’enfant. La violence dans le couple impacte l’enfant de façon néfaste. Des conflits dans le couple ne sont pas synonyme de violence dans le couple. Le conflit dans le couple est caractérisé par deux personnes en position latérale qui ont des points de vue différents. Ils sont en capacité de négocier et de respecter l’altérité d’autrui. Pour certaines couples, le confit est exacerbé, avec des capacités pauvres de négociation. La violence dans le couple implique une relation verticale et rigide où la personne en position dominante a des capacités d’empathie et de négociation pauvres.

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Les enfants exposés à la violence dans le couple présentent un risque plus élevé de souffrances émotionnelles et de difficultés comportementales que les autres.

Les effets négatifs de l’exposition à la violence dans le couple sur le développement de l’enfant sont nombreux :

  • repli sur soi,
  • retrait des interactions sociales,
  • anxiété face à la séparation,
  • agressions envers soi-même et autrui,
  • troubles anxio-dépressifs,
  • stress post-traumatique.

La violence dans le couple peut provoquer un trouble post-traumatique chez l’enfant.

La violence dans le couple expose l’enfant à des scènes traumatiques. La plupart des parents sous-estiment le taux de cette exposition, malgré le fait que la majorité des enfants sont des témoins oculaires ou auditifs de la violence physique ou verbale dans le couple: coups, étranglement, menace de mort, intimidation avec arme (Baker et Cunningham, 2004). Environ 40% des enfants sont maltraités physiquement par le partenaire violent selon des méta-analyses de la recherche (Edelson, 1999). 

Les violences verbales comprenant des menaces d’agression, ainsi que les passages à l’acte physiques peuvent créer un sentiment de terreur chez l’enfant, remplissant ainsi la première condition pour l’élaboration du diagnostic de stress post traumatique : être victime ou témoin d’un acte impliquant une menace vitale ou une atteinte à l’intégrité de soi-même ou d’autrui. Ce trouble implique des symptômes qui influent sur les besoins physiologiques de l’enfant, ses liens sociaux et sa capacité à s’investir dans des activités adaptées à son âge telle que l’école.

La violence dans le couple affecte la capacité à créer un attachement sécurisant.

Les enfants exposés à la violence dans le couple ont plus de risque de développer un style d’attachement préoccupé ou évitant (Sims Hans Cox, 1996) ou désorganisé (Zeanah, Danis, Hirshberg, Benoit, Miller et Heller 1999). La présence de symptômes psychologiques résultants des conséquences de la violence chez le parent victime et les troubles de la personnalité souvent présents chez le parent auteur (Saunders 2002) participent à une moindre capacité à répondre aux besoins psychoaffectifs de l’enfant, besoins qui sont encore amplifiés par le contexte familial traumatique.

La violence dans le couple crée un contexte de maltraitance psychologique pour l’enfant.

L’enfant est exposé à une ambiance de peur, de menace et de terreur (Perry, 1997; Edelson, 2004). Pour les enfants devenus adultes, c’est souvent cet aspect de la violence qui reste gravé dans leur mémoire. La vision du monde de ces enfants d’hier a été sculptée par les insultes, les dévalorisations et les dénigrements. Les menaces et les coups sur un de leur parent par l’autre leur ont appris, très tôt, comment gérer les urgences de vie et de mort, seuls et sans appui.

La violence dans le couple est une forme d’agression chronique et polyforme. Elle retentit sur l’estime de soi de l’enfant affectant considérablement sa confiance en soi. Cela s’explique notamment par le fait que ces enfants ont été incapables d’empêcher ces violences. Pire encore, ils peuvent se sentir coupables.

Chez les parents qui subissent les violences dans le couple, le bien-être de l’enfant est le facteur principal qui motive leur décision de quitter le partenaire violent pour ainsi ne plus exposer l’enfant à un contexte délétère.

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Source : Violences conjugales et famille de Muriel Salmona et Roland Coutanceau (éditions Dunod). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur les sites de ecommerce.

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