10 difficultés fréquentes qui empêchent les enfants d’apprendre et de réfléchir
Guy Sonnois est spécialisé dans l’accompagnement d’adolescents en difficulté et est l’auteur du livre Accompagner le travail des adolescents : avec la pédagogie des gestes mentaux. Dans cet ouvrage, il récapitule les difficultés les plus fréquentes rencontrées par les enfants et adolescents lors de leurs études. Avoir connaissance de ces difficultés permet d’identifier le ou les freins que rencontrent certains enfants et de se doter d’outils adaptés pour y remédier (parents et enseignants).
1.L’élève n’a aucun projet relativement à son apprentissage.
Une aide utile peut être de travailler avec l’élève pour faire le point sur les raisons du non sens donné aux études. Guy Sonnois écrit que retrouver une meilleure compréhension des enjeux de la scolarité peut être un moyen pour ces élèves de se remotiver pour elle. Cette approche demande du courage et un accompagnement dans la durée mais peut “sauver” un enfant ou un adolescent qui éprouve du dégoût pour les études.
Quelques pistes pour y parvenir :
- Identifier ses forces et talents, un levier de réussite (le test de la psychologie positive)
- Trouver son Elément (au sens de Ken Robinson) : un élément puissant de motivation
- Pygmalion, impuissance apprise, prophéties auto réalisatrices : quand nos croyances d’adultes freinent les élèves
2.L’élève n’évoque pas.
Les élèves qui n’évoquent pas n’y pensent tout simplement pas : ils n’ont jamais appris à utiliser leur “espace intérieur”.
Quelques pistes pour y parvenir :
- Une pédagogie de l’attention : le geste mental d’attention
- Apprendre à apprendre : les évocations de la gestion mentale
3.L’élève est un “photocopieur” ou un “magnétophone”, il ne traduit pas ce qu’il évoque ainsi de façon seulement reproductrice.
Guy Sonnois suggère d’apprendre aux élèves d’utiliser des formes ou des registres d’évocation auxquels ils ne pensent pas mais qu’ils utilisent spontanément dans d’autres activités où ils réussissent. Cela peut passer par un dialogue pédagogique pour comprendre les manières d’évoquer de ces élèves dans les situations de réussite.
On peut également les aider à confronter leur traduction évocative avec l’original pour éviter les fausses interprétations.
4.L’élève a un projet de compréhension incomplet.
Les élèves dans cette situation ne se posent pas de questions sur le contenu à apprendre (ou alors pas les bonnes questions pour une compréhension rigoureuse et complète).
Quelques pistes pour y parvenir :
5.L’élève n’a qu’un projet de restitution comme avenir à donner à ce qu’il mémorise.
Les élèves dans cette situation ne savent pas “faire des ponts” avec de futures situations dans lesquelles le savoir ou les compétences devront être mobilisés. Se contenter de savoir réciter une leçon le lendemain ou de réussir l’évaluation de la semaine suivante ne permet pas une mémorisation à long terme. Or formuler des projets et préparer des transferts s’apprend.
Quelques pistes pour y parvenir :
- Confiance en l’avenir et ré expression : 2 conditions d’une bonne mémorisation
- Comment être sûr d’avoir compris et de mémoriser à long terme quand on apprend ?
6.L’élève ne réfléchit pas.
Les élèves qui ne “savent” pas réfléchir peuvent apprendre le geste mental de la réflexion. Guy Sonnois propose un schéma des 6 étapes de la réflexion pour enseigner le geste mental de la réflexion : 6 étapes d’une bonne réflexion.
7.L’élève plaque des exercices déjà faits sur l’énoncé.
Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette situation :
- les élèves ont un projet inadapté (exemples : ils ne comprennent pas la différence entre exercices appliqués et structure des problèmes, ils ne comprennent pas les règles de la dissertation…),
- ils ne maîtrisent pas bien les étapes de la réflexion,
- ils ont du mal à mémoriser les théorèmes en maths,
- ils ne comprennent pas les théorèmes,
- ils paniquent tellement que leur réflexion se brouille et le “connu” les rassure mais les enferme en même temps
Tous ces facteurs peuvent être surmontés avec la pédagogie des gestes mentaux telle que proposé par Antoine de la Garanderie. Pour aller plus loin : Apprendre à apprendre : les cinq gestes mentaux de La Garanderie (la gestion mentale)
8.L’élève réfléchit correctement mais ne communique pas.
Les élèves qui travaillent pour eux et qui “se comprennent” peuvent tirer bénéfice de la métacognition et des exercices en groupe. Leur demander comment ils ont fait pour résoudre un exercice, les interroger sur les étapes de la réflexion, sur ce qui a été difficile va les amener à expliciter et verbaliser leurs procédures.
9.L’élève n’a pas suffisamment de bagage langagier.
Face aux élèves qui possède peu de vocabulaire ou maîtrise mal la syntaxe, la remédiation est possible.
Quelques pistes pour y parvenir :
- Acquérir du vocabulaire, un enjeu capital : pourquoi ? comment ?
- 5 jeux avec les mots pour solliciter la logique, la créativité et le vocabulaire
- 10 petits jeux pour développer le vocabulaire des enfants (dès 4/5 ans)
10.L’élève a des difficultés à imaginer les autres à qui il doit s’adresser dans ses productions, notamment écrites.
Il peut y avoir à ce niveau un blocage d’ordre psychologique à traiter mais des outils peuvent également être mobilisés en classe ou en remédiation.
Quelques pistes pour y parvenir :
- 3 jeux d’expression écrite pour inviter les enfants à écrire en coopération (primaire et collège)
- 4 jeux pour développer l’empathie
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Source : Accompagner le travail des adolescents : avec la pédagogie des gestes mentaux de Guy Sonnois (éditions Chronique Sociale). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.
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