Anticiper, Communiquer, S’adapter : 3 piliers pour les familles recomposées

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Dans son livre Le guide de la super famille recomposée, Claire Hellèle propose 3 piliers pour communiquer dans les familles recomposées. 

1.Anticiper

Pour Claire Hellèle, il est plus efficace d’anticiper un maximum de questions d’éducation et d’autorité avant l’emménagement dans un foyer commun. En parler avant de passer beaucoup de temps ensemble, voire de vivre ensemble, permet de trouver un accord global sur « comment on élève les enfants » et « qui fait quoi », en dehors des tensions du quotidien.

2.Communiquer

Des questions cruciales nécessitent d’être abordées, afin d’éviter les malentendus. En effet, nous avons tendance à partir du principe que l’autre a la même vision que nous et partage tant nos valeurs que nos habitudes. Or c’est rarement le cas car, même si des valeurs sont partagées, le passage de la théorie à la pratique peut se révéler différent. Les questions qui méritent d’être posées portent sur :

  • la conception de chacun de l’éducation,
  • les concessions envisageables,
  • les impératifs non négociables.

Claire Hellèle propose quelques questions à se poser avant de cohabiter (ou bien pour remettre les choses à plat quand les tensions apparaissent après l’emménagement) :

  • quelle place je souhaite que mon/ ma partenaire prenne auprès de mes propres enfants ?
  • quelle place je souhaite prendre auprès de ses enfants ?
  • quels sont les points communs à nos deux familles, qui peuvent servir de points d’appui pour créer une culture familiale ?
  • quelles sont les différences ? comment trouver des accords qui ne défavorisent personne ?
  • est-ce que les différences d’âge entre enfants entraîneront des règles différentes ?

Des choses aussi banales que l’heure du coucher, l’autorisation de regarder la télé, le temps passé devant les écrans peuvent être des sujets de conflits terribles si vous vous retrouvez au pied du mur et que vous n’êtes pas d’accord. – Claire Hellèle

Les enfants doivent être informés des règles qui ont émergé de la discussion entre parents et le troisième pilier permet une transition en douceur en prenant en compte les avis et habitudes de chaque enfant.

3.S’adapter

L’idée n’est pas d’imposer des règles aux enfants et beaux-enfants mais de parvenir à des accords qui prennent en compte les besoins de tous les membres de la famille recomposée. Les enfants et adolescents méritent d’être pris au sérieux, autant que les deux parents.

Si les nouvelles règles familiales sont très différentes de ce que les enfants ont vécu auparavant, il faudra leur laisser le temps de s’y adapter, éventuellement même négocier au coup par coup pour que les règles soient acceptables par tous. – Claire Hellèle

Un adulte comme un enfant doit pouvoir s’exprimer aussi librement que possible sur ce qui lui tient à cœur, ce qui le dérange, ce qu’il aimerait changer. Ainsi, en cas de doute face à une demande des enfants ou beaux-enfants, il est tout à fait envisageable de prendre du temps pour en parler avec le ou la partenaire Il est possible de dire à un enfant : « Je ne sais pas, je vais en parler avec ton père/ta mère/ton beau-père/ta belle-mère et je te répondrai après. »

En cas de désaccord parental, mieux vaut évoquer la situation plutôt que fermer les yeux au risque d’exploser plus tard ou de critiquer le ou la partenaire devant les enfants. Cela signifie qu’il est utile d’écouter les raisons qui ont motivé l’autre, de reconnaître que cela partait d’une bonne intention et d’exposer ensuite ce qu’on aurait préféré. Si des règles familiales sont amenées à changer, mieux vaut les annoncer ensemble. Par exemple : « Jusqu’à présent, je ne vous ai jamais demandé de nous aider à mettre la table. A partir de maintenant, un tour de rôle sera affiché sur le frigo. » Il est possible que les enfants répliquent que ce n’est pas juste car le parent a décidé cela uniquement parce que l’autre le lui a demandé. Le parent pourra répondre : « C’est vrai que c’est lui/ elle qui a soulevé ce problème, mais si je n’étais pas d’accord, je n’aurais rien changé. »

Si le désaccord émerge entre parent (ou beau-parent) et enfants, l’écoute empathique peut aider à résoudre les conflits. Souvent, l’agressivité d’un enfant ou d’un ado cache un besoin et l’empathie permet de le dévoiler avant de pouvoir trouver une solution.

Une fois la source du problème mise au jour, vous allez peut-être devoir faire des concessions, renoncer à une image de la famille que vous vous étiez faite… Dites-vous que certains principes ne valent pas la peine d’être défendus si cela coûte trop cher à tout le monde. – Claire Hellèle

Pour aller plus loin : Famille recomposée : tisser des relations harmonieuses entre beaux-parents et beaux-enfants

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Source : Famille complice : Le guide de la super famille recomposée de Claire Hellèle et Lynda Corazza (éditions Mango). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.

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