Mon enfant préfère les écrans à toute autre activité : pourquoi ? que faire ?

enfant préfère écrans

Un rapport sain aux écrans ne dégrade pas l’atmosphère familiale. Au contraire, cela permet à la fois aux jeunes d’exercer leur autonomie, de jouer avec les outils de leur culture et aux parents de satisfaire leurs besoins de contribuer à la bonne santé mentale et physique de leurs enfants. Les enfants ont besoin de maîtriser les outils technologiques de notre culture et, en même temps, ils ont besoin de jouer librement dehors et de contact humain incarné et agréable. Les écrans vont faire partie de leur vie puisqu’ils sont omniprésents dans notre culture mais, avec une approche respectueuse et informative, ils resteront un simple outil culturel au même titre que les livres.

Raisonner en termes d’attachement et de jeu

• Regarder avec les enfants ce qu’ils aiment et faire des parties avec eux.

• Poser des questions pour le plaisir d’échanger : « Quel est ton personnage préféré ? » ; « Quel niveau as-tu atteint ? »

• Partager leur joie quand les enfants gagnent une partie.

• Passer du temps quantitatif et qualitatif en famille. Le partage de temps quotidiens « banals » (faire un jeu de société, cuisiner, discuter, faire du vélo, regarder un film ensemble…) participe à renforcer les liens et les interactions réelles.

Raisonner en termes d’émotions

• S’attendre à des réactions de colère à l’arrêt des écrans : il ne s’agit ni d’un caprice ni d’une addiction, simplement de l’expression de la frustration de l’enfant face à un bon moment qui prend fin et à l’imposition d’une décision unilatérale.

• Pratiquer l’écoute empathique : « Oui, c’est vrai, tu aurais préféré continuer à jouer. » ; « C’est difficile quand quelque chose qu’on aime prend fin. »

• Définir un temps de jeu avec une référence visuelle, comme un minuteur ou une pendule (on arrête quand la grande aiguille est en haut), et prévenir l’enfant 5 minutes puis 2 minutes avant la fin. Si l’enfant veut continuer à jouer, lui demander de combien de temps il a encore besoin et accepter qu’il finisse une partie en cours.

• Expliquer le fonctionnement du cerveau à l’enfant : pour leur cerveau, la console ou la tablette sont une sorte de dessert et il est normal que cela soit difficile d’y résister. Mais difficile ne veut pas dire impossible.

Raisonner en termes de travail sur soi

• Nous interroger sur notre propre consommation d’écran : quel exemple donnons-nous ? Accepterions-nous les limites que nous imposons aux enfants ?

• Partager nos inquiétudes quant au fait que les écrans induisent des compétitions dans la répartition du temps : compétition entre le temps d’écran et le temps de sommeil, entre le temps d’écran statique et le temps d’activité physique, entre le temps sur écran où l’enfant est isolé et les interactions familiales.

Lire aussi : Pour une utilisation raisonnée des écrans chez les enfants (non, ils ne rendent pas autistes)

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Pour aller plus loin, je vous recommande la lecture de l’ouvrage Votre enfant devant les écrans : ne paniquez pas de Nicolas Poirel (éditions De Boeck, 2020). 

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