S’excuser et réparer après une maladresse, l’arme secrète des relations émotionnellement saines (couple, parents/ enfants, amitié…)

excuser réparer relation couple

Formuler des tentatives de réparation émotionnellement saines

John Gottman est un thérapeute spécialiste des relations de couple. Il estime que les tentatives de réparations après une maladresse ou une attaque (critique, jugement, mépris, reproches…) sont “l’arme secrète” des couples émotionnellement intelligents. Cette remarque s’applique à tout type de relation (parents/ enfants, amitié, travail…) pour prendre soin de la relation et la préserver à long terme.

En cas de conflits, nous pouvons nous engager à le problème, à admettre nos maladresses et nos erreurs, à présenter des excuses et à décider de la façon dont nous allons y remédier. Cela requiert un certain niveau de compétences émotionnelles car il peut nous être difficile d’admettre, même à nous-mêmes, que nous avons commis une erreur… et encore plus de demander pardon et s’engager à prendre des mesures afin de ne pas recommencer. En effet, l’idée de demander pardon pour réparer la relation peut paralyser : peur de perdre la face, peur de passer pour quelqu’un de faible, ou encore peur de s’humilier.

S’excuser et réparer le mal commis peut passer par des phrases comme :

  • Est-ce qu’on peut prendre un temps de pause ? Ou parler d’autre chose pour l’instant ? Je te propose de parler à froid de cela ce soir à 18h avant de passer à table [heure/ date précise d’une plage de temps calme]. Serais-tu OK ?

 

  • Je voudrais dire ça plus gentiment mais je ne sais pas encore comment le dire. Est-ce que je peux essayer de le dire à nouveau ?

 

  • J’ai en partie abîmé notre relation, je reconnais ma part de responsabilité.

 

  • Je voulais m’excuser auprès de toi pour ce que j’ai dit tout à l’heure. On peut se donner une deuxième chance ?

 

  • Merci de me faire part de ton malaise quand je te parle comme ça.

 

  • Je comprends ton point de vue et je t’aime.

 

  • Je vois que nous avons les mêmes aspirations mais juste pas les mêmes manières de nous y prendre. Peut-on se connecter à nos aspirations et trouver des idées communes ?

 

  • Je te demande pardon et j’ai le désir de changer mon comportement. Voici ce à quoi je m’engage… Es-tu prêt à accepter mes excuses ?

 

Les tentatives de réparation sont comme des coups de feins au moment où le feu passe au rouge. Elles évitent une collision qui pourraient laisser des traces à long terme sur la relation.

Pour une démarche de réparation acceptée par l’autre partie

Pour être effective, la démarche de réparation doit être acceptée par la personne à qui ce pardon est adressé. Claude Steiner, psychologue père de la notion d’« alphabétisation émotionnelle », formule des conditions pour qu’une démarche de réparation du mal commis permette réellement de restaurer le lien :

  • Les excuses doivent être présentées sur un ton émotionnel juste de tristesse, de chagrin, de honte et/ou de regret et dénué de colère, d’orgueil ou d’auto apitoiement.
  • La demande doit décrire clairement et objectivement les erreurs et fautes commises et la personne blessée doit être d’accord sur le faire que celles-ci ont été décrites précisément par la personne qui présente des excuses.
  • Il faut que la personne à l’initiative de la réparation prenne en compte le fait que le pardon ne va pas forcément de soi et accepte d’entendre la réponse de l’autre (il est possible de refuser un pardon si on estime que celui-ci n’est pas sincère, ne met pas le doigt sur la vraie cause de la souffrance ou n’a pas l’intensité émotionnelle attendue).

Formuler une demande après une tentative de réparation

Il est possible de formuler une demande après une tentative de réparation :

  • Reconnaître sa part de responsabilité : “C’est vrai que j’ai ma part de responsabilité là dedans”;
  • Décrire sans juger (comme une caméra filmerait la scène) : “Quand je vois…/ quand j’entends…”;
  • Parler de ses émotions et besoins dans un langage personnel : “Voilà comment je me sens à ce sujet. J’aurais besoin de…”;
  • Formuler des demandes aimables : “J’apprécierais que…”, “Je te serais reconnaissante de…”, “Cela me simplifierait la vie si tu…”, “Serais-tu d’accord pour… ?”, “S’il te plait”, “Merci”;
  • Ne pas laisser les choses s’accumuler et les aborder à froid, mais les aborder quand même  (au risque d’une escalade dans la violence du fait de ressentiment et de rancoeur).

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Pour aller plus loin : L’A.B.C des émotions de Claude Steiner (éditions InterEditions). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.

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