La réaction de stress n’est pas là pour nous rendre malades, elle nous sert à changer

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Les humains ont besoin de la peur

La réaction de stress n’est pas là pour nous rendre malades, elle nous sert à changer ! Nous tombons malades seulement si nous n’utilisons pas les possibilités que nous présente la réaction de stress. – Gerald Hüther

C’est la peur qui est à l’origine de toutes les réactions de stress et de l’acquisition des capacités et aptitudes à surmonter de mieux en mieux les problèmes. Selon Gerald Hüther, neurobiologiste allemand, les humains ont besoin de la peur. Si les humains n’avaient plus peur, ils ne pourraient pas changer (ni eux-mêmes ni leurs conditions de vie).

Si la peur des gens augmente à une certaine époque, comme c’est le cas aujourd’hui dans les pays industrialisés et fortement développés, c’est un signal clair indiquant que, pour un très grand nombre de gens, quelque chose ne va plus dans notre monde actuel, qu’il faut changer quelque chose : soit nos propres conceptions, soit le genre de vie collective que nous avons eue jusqu’ici et le quotidien qui en a résulté. – Gerald Hüther

Aller à la racine du problème pour dépasser la réaction de stress dysfonctionnelle

Ainsi, la peur au ventre, à l’origine du stress, nous dit que cela ne peut plus continuer comme cela. Tant que ce sentiment incompressible (qui se traduit par des sensations désagréables, des ruminations mentales, des problèmes de sommeils ou encore des douleurs physiques) perdure, cela signifie que les changements entrepris ou les stratégies de régulation du stress sont inefficaces. Si le symptôme perdure, c’est que la cause véritable n’a pas été traitée. Nous avons du mal à aller à la racine du problème parce nous avons appris certaines stratégies de régulation du stress depuis longtemps et que nous avons du mal à les désapprendre pour en apprendre de nouvelles.

Les manières de faire face au stress : on oublie l’amour !

Fuite/ attaque/ prostration… et recherche de réconfort

Gerald Hüther prévient que le mécanisme de fuite/ attaque/ prostration n’est pas la seule manière de faire face au stress. La recherche de réconfort est une autre stratégie efficace et d’ordre neurobiologique. Hüther écrit que le sentiment qu’on n’est pas seul, qu’une personne est là, quelqu’un à qui on peut demander conseil, qui reste à nos côtés, écoute, réconforte et éprouve de l’empathie, fait disparaître la peur et interrompt la réaction de stress.

Les humains étant des êtres dotés d’imagination, il nous suffit de savoir qu’il existe un ami ou une amie, une mère aimante, un grand-parent chaleureux, ou n’importe quel proche qui nous aime et sera là pour nous. D’ailleurs, il ne s’agit pas forcément d’une personne mais cette source de réconfort peut être un animal ou encore de la musique, une image agréable, voire un dieu.

Comment s’appelle ce sentiment si fort qui l’emporte sur la peur ? On se doute bien du nom que pourrait avoir cette émotion capable de vaincre la peur : c’est l’amour. – Gerald Hüther

La peur de perdre l’amour, source de réconfort : nouvelle source de stress

Le problème est que trouver en ce monde quelque chose pour rendre nos peurs plus supportables revient pourtant à nous attirer une nouvelle peur : celle de perdre à nouveau ce que l’on aime (ou ce en quoi on croit). Gerald Hüther parle du sentiment de haine : la haine est le nom de la peur face à la perte de l’objet d’amour ou de croyance nécessaire pour supporter les menaces inhérentes à la vie. Pour lui, chaque amour incomplet génère de la haine.

Plus la “couverture d’amour” est fine, plus elle est fragile et plus la personne est susceptible d’éprouver de la haine face aux personnes qui risquent de la déposséder d’une partie (même infime) de cette protection vitale que représente cette fine couverture d’amour. Il peut s’agir de d’étrangers qui remettent en cause l’ordre établi, de concurrents qui menacent la position concurrentielle, de subordonnées qui n’obéissent pas au doigt et à l’oeil ou encore d’incroyants qui critiquent le dieu objet de croyance. La haine peut aussi se retourner contre les personnes aimées si elles ont le malheur de s’éloigner ou de ne pas être à la hauteur des attentes.

C’est pourquoi la peur en ce monde ne pourra disparaître que le jour où tous les êtres humains grandiront et vivront d’une façon qui leur permettra de percevoir, de comprendre et ainsi peut-être d’aimer tout ce qui les entoure. – Gerald Hüther

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Source : Biologie de la peur : Quand le stress devient moteur de changement de Gerald Hüther (éditions Le Souffle d’Or). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.

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