La pédagogie positive : comment la mettre en oeuvre ?

Les principes de la pédagogie positive

La pédagogie positive est une approche respectueuse des enfants, qui trouve ses fondements dans les neurosciences affectives et sociales. Ces sciences cognitives ont montré que le cerveau des enfants est à la fois immature et fragile et que la bienveillance est fondamentale pour accompagner le bon développement à la fois cognitif et affectif des enfants dès le plus jeune âge.

La pédagogie positive repose sur plusieurs principes :

Connaître le fonctionnement des émotions et accueillir celles des enfants
Mettre en oeuvre des outils de régulation émotionnelle en tant qu’adultes
Agir comme nous aimerions que les enfants agissent
Adopter une discipline sans punition
Prendre soin de soi et savoir demander de l’aide en cas de besoin

Comment la mettre en pratique ?

Connaître les mécanismes de l’apprentissage chez les enfants permet de les accompagner avec bienveillance. Une démarche encourageante se concentre sur la démarche, le processus et les stratégies plutôt que sur le résultat, la note. La question que nous pouvons garder en tête avec les enfants est celle-ci : est-ce que j’élève l’enfant ou est-ce que je l’abaisse avec cette remarque ?

Par ailleurs, une manière efficace de reconnaître les émotions inconfortables qui entravent l’apprentissage des enfants est de pratiquer l’écoute empathique : “J’ai l’impression que ça ne va pas. Tu as l’air découragé et tu n’arrives plus rien à faire. C’est vrai que ça peut être décourageant de voir que les autres y arrivent. On va faire une pause et recommencer plus tard.” En parallèle, il est important de se rappelle que les élèves ne sont pas que des esprits. Un corps en bonne santé est un allié des apprentissages efficaces. Ainsi, s’aérer et bouger sont des besoins fondamentaux que ce soit en classe ou à la maison (par exemple, les pauses actives peuvent être introduites en classe).

Enfin, la pédagogie positive invite à laisser les enfants à exprimer leurs émotions en les accueillant avec empathie. Dire à un enfant qui pleure de ne pas pleurer revient à lui dire de ne surtout pas ressentir de tristesse (alors que, nous l’avons vu plus haut, les émotions ont une fonction utile pour la vie). Au contraire, nous pouvons accueillir les émotions telles qu’elles se présentent (“c’est vrai que c’est triste, pleure autant que tu en as besoin”, “tu as peur que ce soit trop dur, c’est vrai que ça peut faire peur les contrôles”).

L’émotion la plus problématique avec les enfants en collectivité est celle de la colère. Nous connaissons souvent mal le mécanisme de la colère et le message que la colère véhicule. Nous pouvons apprendre aux enfants à exprimer leur colère sans violence mais en parlant de leurs besoins. Certains enseignants mettent en place des espaces de retour au calme dans leur classe pour permettre aux enfants de se retirer quand ils se sentent submergés (on peut trouver dans ce type d’espace des feuilles de papier pour dessiner la colère, des coussins pour crier dedans, des pailles ou des moulins à vent pour souffler dedans, des matières douces à caresser…). Il est également possible d’organiser des temps d’échange en classe autour des problèmes rencontrés en classe (voir la discipline sans punition en classe). Certains établissement ont mis en place des cercles restauratifs pour trouver des solutions non violentes aux conflits, s’inscrivant dans une démarche de pédagogie positive.

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Pour aller plus loin : L’éducation positive dans la salle de classe de Soline Bourdeverre-Veyssiere (éditions De Bock Supérieur). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur les sites de ecommerce.

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