Quand l’enfant nous accable de reproches, nous accuse d’injustices ou s’éloigne… que dit-il vraiment ?
Quand nos enfants nous accablent de reproches, nous accusent d’injustices ou s’éloignent, nous pouvons prendre ces comportement de manière personnelle, comme des affronts ou de l’insolence. Pourtant, nous aurions beaucoup à gagner à nous centrer sur ce qui se passe en nous , à creuser ce qui est touché en nous et à chercher derrière ce qui est donné à voir ou à entendre par les enfants. Même si ces reproches nous paraissent infondés, ils reflètent la réalité de l’enfant. Ne dit-on pas qu’il n’y a jamais de fumée sans feu ?
Au lieu de nous défendre ou de nous justifier face aux reproches des enfants, nous pourrions tenter une double approche :
- se mettre à la place de l’enfant et pratiquer l’accueil de ses émotions via l’écoute active,
- opérer un retour sur nous-mêmes : quelle a été ma réalité ? comment ai-je aimé mon enfant ? à quel moment aurais-je pu être envahi.e par des réactions émotionnelles qui m’auront peut-être fait manquer d’attention envers mon enfant, que ce dernier aurait pu interpréter comme un manque d’amour ?
Même si cela fait mal, nous pouvons accepter de considérer le grain de vérité dans ce que l’enfant nous “balance”. Dans son livre Il n’y a pas de parent parfait, Isabelle Filliozat propose 7 questions à nous poser à nous-mêmes pour rejoindre l’enfant à la lumière de nos comportements :
- Comment et à quel moment mon enfant a-t-il pu avoir l’impression que je ne l’aimais pas (ou moins que ses frères et soeurs) ?
- A quel moment n’ai-je pas su ou pu le protéger ?
- Qu’est-ce qui a pu lui faire mal ou lui manquer ?
- Aurais-je parfois privilégier mon pouvoir sur lui au détriment de l’écoute de ses émotions et de ses besoins ?
- Ai-je plus respecté mes certitudes éducatives que ses besoins (besoins exprimés de manière plus ou moins appropriée, plus ou moins explicite) ?
- Aurais-je pu chercher (inconsciemment ou consciemment) à faire taire ses émotions au lieu de les entendre ?
- A quoi ai-je obéi dans mes actes : à mon histoire, à ma belle-mère ou ma mère, au pédiatre, à mon conjoint, à un livre, une émission ou bien à mon instinct guidé par les besoins de mon enfant et mes propres besoins ?
Les réponses à ces questions peuvent nous amener à nous excuser auprès de nos enfants et à envisager d’autres manières de penser et d’agir pour retrouver une relation respectueuse, chaleureuse et fondée sur le plaisir et l’amour réciproque.
Pour aller plus loin : Quand les enfants accusent les parents (tu ne m’achètes JAMAIS rien, tu es TOUJOURS en retard)
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Source : Il n’y a pas de parent parfait : apprenez à vous détacher des schémas familiaux révolus de Isabelle Filliozat (éditions Poche Marabout). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.
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