Les critiques sur la prétendue éducation défaillante moderne sont infondées.
Il est une réflexion qu’on entend souvent quand on évoque la bientraitance éducative : des enfants élevés dans le respect finiraient mal car ils se comporteraient comme des tyrans, voire des “sauvages”, et seraient des inadaptés sociaux. A l’adolescence, ils risqueraient de mal tourner, de décrocher scolairement et la parentalité bientraitante ne pourrait faire que des dégâts à long terme. Cette association d’une forme de laxisme et de la parentalité bientraitante m’évoque une comparaison : les rédacteurs de la Déclaration universelle des droits de l’Homme n’ont pas cherché à savoir si le respect des droits humains fondamentaux était efficace pour que les humains se comportent « bien » (nous pouvons d’ailleurs nous interroger sur la définition d’un bon comportement citoyen comme sur celle du laxisme). Il me semble que seuls les états totalitaires considèrent les droits humains accessoires et leur privilégient l’ordre et la sécurité. Le respect de la dignité humaine et de l’intégrité sont des droits humains fondamentaux et ces droits sont également ceux des enfants. Contrairement aux idées reçues, l’accompagnement respectueux et bientraitant des enfants est éminemment exigeant.
Je vous propose une fiche pour comprendre en quoi les critiques sur la prétendue éducation défaillante moderne sont infondées.
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On ne s’engage pas dans une démarche d’éducation bientraitante par peur du conflit en maquillant la peur de dire non en « bienveillance ». Il n’est pas question de se montrer« zen » mais d’être des humains créatifs, aussi conscients que possible de ce qui se joue en eux, qui incarnent ce qu’ils disent sans jouer un rôle de parent éducateur ou de parent gentil. Jesper Juul nous invite à « dire non en ayant la conscience tranquille » sans passer par la violence pour autant : affirmer des « non » personnels en fonction de l’âge des enfants, des circonstances, de notre propre niveau de fatigue et, surtout, à partir de ce que nous ressentons réellement à l’intérieur. Nous devons nous préparer à accueillir la frustration et la colère de l’enfant quand nous disons non (ou alors serions-nous prêt à changer d’avis et à laisser un enfant boire de la Javel s’il fait une « crise » pour avoir la bouteille?). En parallèle, nous pouvons demeurer ouverts et demander un temps de réflexion si la demande de l’enfant nous met mal à l’aise. Nous pouvons nous tenir prêts à entendre les arguments de l’enfant. Parfois, nous serons amenés à changer d’avis, parfois non, mais le point à garder en tête est le concept d’ «équidignité » cher à Jesper Juul, c’est-à-dire prendre les besoins des enfants comme des parents au sérieux.
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Pour aller plus loin, la lecture de mon livre vous donnera des pistes pour raisonner autrement face aux comportements des enfants qui nous mettent en difficulté (avant de chercher à plaquer des astuces et conseils au risque de constater que “l’éducation positive, ça ne marche pas”). Il est disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.
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