Les différences entre les réactions émotionnellement saines liées à la peine (tristesse) et les réactions traumatiques

Je vous propose un tableau récapitulatif des différences entre les réactions liées à la peine (réaction émotionnellement saine de tristesse) et les réactions traumatiques (d’après les travaux de William Steele et Melvyn Raider).

Les différences entre réactions liées tristesse réactions traumatiques

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Peine

  • La réaction générale est la tristesse.
  • La réaction de peine vient seule.
  • Les manifestations de la peine sont généralement connues du grand public (pleurs, repli, retrait, impossibilité de parler, demander des câlins…)
  • Parler et mettre des mots sur les émotions soulage.
  • Les pleurs et le retrait attestent que la perte est accueillie et vécue.
  • Dans la peine, la colère est réparatrice. Elle est de courte durée et généralement non violente.
  • La culpabilité se manifeste par des phrases du type “J’aurais aimé…/ J’aurais préféré ne pas…”
  • La peine n’attaque pas l’image de soi et ne dégrade pas l’estime de soi.
  • Les rêves concernent généralement les personnes absentes, qui manquent.
  • La peine n’implique pas de traumatisme.
  • La peine se guérit via une expression émotionnelle, via une libération par la parole, par le dessin/ l’écriture ou encore par le mouvement (pour libérer l’énergie de l’émotion).

Traumatisme

  • La réaction générale est la terreur.
  • La réaction traumatique inclut la réaction de peine.
  • Les manifestations du traumatisme ne sont pas forcément connues par le grand public (ex : irritabilité, agitation motrice…)
  • Parler peut être difficile, voire impossible.
  • La peine déclenche la terreur, une impression submergeante de vide et d’impuissance.
  • Dans le traumatisme, la colère devient souvent violente (contre soi ou contre les autres).
  • La culpabilité se manifeste par des phrases du type “C’est ma faute./ J’aurais dû faire ci ou ça. / C’est moi qui devrais souffrir.”
  • Le traumatisme a tendance à détériorer l‘estime de soi.
  • Les rêves sont en général des cauchemars et portent sur la personne même qui se trouve en danger.
  • Le traumatisme implique des réactions de tristesse, mais aussi des réactions spécifiques comme les flash backs, l’hypervigilance, de l’engourdissement, de la désorientation…
  • Les événements traumatiques sont presque impossibles à verbaliser. Guérir va passer par le corps, la pleine conscience, des activités rythmiques de groupe, du contact physique/ du toucher et la présence d’un entourage soutenant. 

Différencier tristesse et réactions traumatiques chez les enfants

Quand les enfants connaissent des événements difficiles (comme un accident, la séparation des parents, un décès dans la famille…), il peuvent développer des réponses traumatiques plutôt que des réactions saines de tristesse. On peut identifier quand les enfants développent des réponses traumatiques plutôt que des réactions émotionnelles de tristesse. Leur peine est masquée par le choc (visage livide, bouche entrouverte, respiration superficielle, yeux grand ouverts…) comme si le monde l’enfant était à l’envers et qu’il avait perdu tout sens des événements. L’enfant ne peut pas mettre de mots sur ce qu’il vit, il est comme paralysé, dévasté. Il peut aussi fuir le contact et toute tentative de réconfort; ou bien il peut attaquer, se montrer violent.

Quand on perçoit une réaction traumatique chez un enfant, on peut placer une main réassurante sur le coeur de l’enfant, le prendre dans les bras, afin d’adoucir et accompagner le coup. Un accompagnement thérapeutique est souvent nécessaire.

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Pour aller plus loin :