Les jugements et critiques sont le résultat d’un manque de vocabulaire et de compétences pour décrire nos expériences internes.

Les jugements et critiques sont le résultat d'un manque de vocabulaire et de compétences pour décrire nos expériences internes

Les jugements (sur soi, sur les autres, sur les enfants) sont des mensonges

Yoram Mosenzon, médiateur et formateur en Communication NonViolente, estime que les jugements sont des descriptions tragiques d’une certaine expérience interne que nous avons. Le problème est que nous manquons de compétences et de vocabulaire pour décrire cette expérience en nous. Les jugements sont partout : nous nous jugeons et nous jugeons les autres à longueur de journée. Chaque fois qu’une personne nous juge, cela n’a rien à voir avec nous mais avec ses besoins. Chaque fois que nous jugeons une personne, nous parlons d’un ou plusieurs de nos propres besoins insatisfaits. La Communication NonViolente nous invite à faire évoluer le dialogue pour le mettre au niveau des besoins puis à faire preuve de créativité pour voir comment prendre soin des besoins de chacun.

Chaque jugement est l’expression tragique d’un magnifique besoin. – Marshall Rosenberg (concepteur de la Communication NonViolente)

Notre tête est un champ de guerre

Yoram Mosenzon estime que l’un des champs de guerre les plus ignorés est celui qui se trouve dans notre tête : notre petite voix émet constamment des jugements, sur nous-mêmes (du type “Je suis nul”) ou sur les autres (du type “Il est égoïste”). Nous nous parlons constamment avec des jugements et ces jugements font le lit des violences.

Par exemple, dire d’un autre qu’il est égoïste quand il préfère aller au sport plutôt que passer la soirée en amoureux signifie peut-être en réalité qu’on l’aime, qu’il nous manque et qu’on voudrait passer plus de temps avec lui.

Si dire qu’on est nul lors de la préparation d’une prise de parole en public signifie probablement que nous voulons vraiment créer quelque chose qui ait du sens pour l’auditoire et que nous sommes très impliqué dans cette présentation.

Raisonner en termes de besoins face à quelqu’un qui nous oppose un refus

Déterminer les besoins sous les refus

Quand quelqu’un dit non, cela signifie qu’il y a un de ses besoins qui voudrait être inclus. Nous pouvons alors essayer de deviner ce que pourrait être ce besoin :

  • de quoi la personne a-t-elle besoin de prendre soin et qui l’amène à dire non ?
  • qu’est-ce qui est important et précieux pour elle ?
  • qu’est-ce que raconte son non ?
  • comment inclure le ou les besoin(s) dont il est question ?

Demander confirmation au sujet de ces besoins

Il est possible de demander à la personne quelles sont ses raisons pour agir ainsi :

  • s’il-te-plaît, pourrais-tu me donner les raisons qui t’amène à dire cela/ à continuer à faire cela ?
  • serais-tu d’accord pour me dire ce qui est important/ précieux pour toi ?
  • j’ai l’impression que tu aurais besoin de… Est-ce que c’est quelque chose comme ça ?

Remercier pour oser la vulnérabilité 

Nous pouvons ensuite remercier l’interlocuteur de nous confier ses besoins insatisfaits parce que c’est faire preuve de vulnérabilité et de confiance. Accuser réception en répétant ce qu’elle a dit permet de communiquer à l’autre que nous l’avons écouté et compris :

  • J’entends que…
  • Cela m’intéresse/ cela compte pour moi que tu te sentes bien et, si j’ai bien compris, tu te sens bien quand…
  • J’ai à coeur de faire voir à quel point je tiens à notre relation. C’est pourquoi je t’ai bien écouté et je voudrais m’assurer que j’ai compris ce que tu as dit.

Trouver des solutions créatives et satisfaisantes pour tous 

C’est seulement à ce moment de l’échange que peut être envisagé une solution qui puisse inclure tous les besoins en jeu :

  • Serais-tu d’accord pour discuter avec moi et voir comment prendre soin de ces raisons et des miennes aussi ?

Un exercice pour raisonner en termes de besoins plutôt que de formuler des jugements ou des critiques

Un petit exercice inspiré par la Communication NonViolente peut aider à adopter cette manière d’aborder les relations :

  • Penser à une situation dans votre vie où quelqu’un a dit ou fait quelque chose qui vous a déplu.
  • Ecrire tous vos jugements sur cette personne (sans se censurer, insultes comprises)
  • Décrire les émotions éprouvées qui ont mené à la formulation de ces jugements et qui sont alimentées par ces jugements – voir une liste des émotions

vocabulaire des émotions

 

  • Se connecter avec le ou les besoins qui se cache(nt) derrière chaque jugement – voir la liste des besoins ci-dessous