Répondre aux pleurs des bébés en fait-il des êtres capricieux ?

Une proportion significative de parents et professionnels de l’enfance croient toujours qu’un nourrisson, dans les premiers mois de la vie, ne devrait pas être porté quand il pleure, car cela risque de le « gâter » ; que si l’on répond à ses demandes, il va pleurer de plus en plus pour être porté, demander de plus en plus d’attention et de soins, et transformer ses parents en esclaves; que les pleurs sont, au choix, ou bien des caprices ou bien des tentatives de manipulation, voire des jeux de pouvoir. Dans cette conception, répondre aux pleurs des bébés serait donc perdre dans le jeu de pouvoir entre parents et enfants (ce jeu de pouvoir étant évidemment initié par le bébé). Et cette perte serait synonyme de graves conséquences pour les parents : ils vont se faire bouffer par leurs enfants devenus plus grands, ils vont se faire manipuler à vie, les enfants vont devenir au mieux de enfants rois, au pire des enfants tyrans.

Refuser des contacts physiques, laisser pleurer les bébés, nourrir à heures fixes plutôt qu’à la demande, faire dormir les bébés dans une chambre à part dès le retour à la maison, c’est méconnaître et/ou nier les besoins fondamentaux d’un nouveau-né. Nous le faisons pourtant par crainte (non fondée et profondément culturelles) de la fusion, d’un attachement trop exclusif ; par volonté de donner à l’enfant une autonomie la plus précoce possible ; par souci aussi de préparer ce futur adulte aux affres de la vie, la souffrance, la guerre, la lutte pour la survie.

Entendre ce discours autour des pleurs des bébés peut provoquer de la détresse, de la culpabilité chez certains parents pour plusieurs raisons :

  • la société n’est pas conçue pour favoriser le maternage proximal (conditions d’accouchement en maternité non physiologiques, congé maternité court, congés paternité encore plus court, stress de la vie quotidienne, croyances erronées à propos des besoins des bébés…);
  • certains parents qui ont connu une enfance difficile peuvent se retrouver paniqués face aux pleurs des bébés, face à l’intensité de l’engagement que les soins d’un bébé demandent (ce sont les effets de la mémoire traumatique);
  • certaines mères qui n’ont pas pu allaiter ou pratiquer le peau à peau à la maternité (pour une raison ou une autre) peuvent culpabiliser alors que ce type d’information est justement une source de pouvoir personnel (connaître les besoins des bébés permet d’identifier ce dont un bébé a pu manquer et, grâce à la plasticité neuronale, on sait qu’il est possible de résilier à travers la narration de l’histoire de la naissance et une éducation bien traitante et consciente dès que la prise de conscience est faite).

Je vous propose une fiche pour comprendre en quoi répondre aux pleurs des bébés n’en fait pas des êtres capricieux.

répondre pleurs bébés

Télécharger la fiche au format PDF pour l’imprimer : répondre pleurs bébés

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Sources :

Ne pleure plus bébé ! de Claude-Suzanne Didierjean-Jouveau (éditions Jouvence). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.

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Source : Les Vrais besoins de votre bébé : les découvertes qui révolutionnent la naissance et les premiers mois de Bernadette Lavollay (éditions Les Arènes). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.

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