7 principes des couples heureux (d’après John Gottman)

John Gottman, professeur de psychologie et thérapeute de couple, rappelle qu’aucun livre (ou thérapeute) ne peut résoudre tous les problèmes d’un couple. Mais en incorporant ces sept principes dans la vie à deux, les partenaires peuvent améliorer le cours de leur relation.

Tout au long de son livre Les couples heureux ont leurs secrets, John Gottman illustre ses propos avec de nombreux témoignages de couples qu’il a suivis en thérapie et propose des exercices à faire en couple . Ces exercices clés en main peuvent être réalisés dans l’intimité du couple et renforcent la solidité des liens qui unissent les partenaires.

1.Enrichir sa carte du tendre

John Gottman définit la carte du tendre comme la connaissance intime de l’univers de l’autre. Avoir une carte du tendre détaillée, c’est se souvenir des événements marquants de la vie de l’autre, connaître les préférences et goûts de l’autre et faire en sorte de les respecter autant que possible, se servir des connaissances intimes sur l’autre pour lui donner des manifestations d’amour (sous forme de plats préférés, de petits cadeaux, de surprises…).

Sans une telle carte du tendre, on ne peut pas vraiment dire que l’on connaît son partenaire. Et si l’on ne connaît pas vraiment quelqu’un, comment peut-on réellement l’aimer ? – John Gottman

Avoir une carte du tendre détaillée de l’autre, c’est devenir capable de l’entendre et le comprendre vraiment.

2.Cultiver la tendresse et l’estime réciproques

La tendresse et l’estime sont des antidotes au mépris. Gottman estime que le meilleur test pour savoir si les partenaires éprouvent encore de l’affection et de l’estime l’un pour l’autre est de leur faire raconter leur passé de couple. Si les partenaires sont capables de détailler des souvenirs attendris et chargés d’émotions positives, alors le couple peut être sauvé du fait d’un système de tendresse et d’estime encore présent malgré les disputes et problèmes conjugaux.

Lorsque la tendresse et l’estime réciproques se sont complètement éteintes, le couple court un grand péril. Sans la conviction fondamentale que le partenaire est digne d’être honoré et respecté, sur quoi fonder une relation enrichissante ? – John Gottman

3.Se tourner l’un vers l’autre au lieu de se détourner l’un de l’autre

Gottman affirme que le véritable secret pour raviver la flamme d’un couple n’est pas un dîner aux chandelles ou des vacances sous les cocotiers : c’est de se retrouver dans les petits détails de la vie. Ainsi, le simple fait de ne pas prendre pour acquis les petits gestes du quotidien peut transformer une relation.

Le fait de se tourner vers son époux ou épouse par le biais de petits gestes quotidiens est la clé d’un amour véritable. – John Gottman

Par ailleurs, un partenaire qui raconte ses soucis au travail ou ses problèmes avec sa propre famille ne demande ni solution ni conseil mais a simplement besoin de compréhension et d’empathie, c’est-à-dire d’une oreille “amie” ou d’une épaule sur laquelle pleurer.

Chaque être humain, homme ou femme, veut être compris et recevoir de l’empathie, attend de la connexion émotionnelle plutôt que des conseils, des jugements ou la minimisation de son problème.

Dans un couple, le rôle de chaque partenaire n’est donc pas de résoudre les problèmes de l’autre mais de lui offrir un soutien, un soulagement, de l’empathie.

La règle principale lorsque vous aidez votre partenaire à se déstresser, c’est que la compréhension doit précéder le conseil. – John Gottman

4.Se laisser influencer par son partenaire

Il s’agit ici de trouver de prendre en compte l’opinion de l’autre et des terrains d’entente plutôt que d’insister pour imposer une décision (quel qu’en soit le prix à payer sur le plan relationnel).

Cette disposition nécessite de connaître les quatre cavaliers de l’apocalypse selon Gottman (critiques, mépris, contre attaque, évitement) et de les éviter en développant son intelligence émotionnelle (s’excuser quand on est tort, écouter les émotions et les besoins de l’autre avec empathie sans les prendre pour des attaques personnelles, parler de ses besoins et émotions même intenses plutôt qu’émettre des jugements ou des critiques).

Voici un graphique qui synthétise les 4 cavaliers de l’apocalypse des couples :

Le fait d’accepter l’influence de l’autre ne signifie pas qu’il ne faille jamais exprimer d’émotions négatives envers son partenaire. Essayer d’éradiquer ses sentiments négatifs face à son conjoint n’est bon ni pour le couple ni pour la tension artérielle. – John Gottman

Accepter l’influence du conjoint ou de la conjointe suppose une attitude de curiosité. Cela passe par le fait de se demander à soi-même si on est réellement ouvert à la perspective de l’autre et à revenir dans une pensée souple et curieuse quand on sent qu’on se ferme, qu’on juge, critique ou accuse. Vérifier qu’on comprend bien ce que le ou la partenaire éprouve et pense découle de cette ouverture d’esprit. John Gottman propose quelques clés pour écouter vraiment :

s’intéresser sincèrement à ce que l’autre dit (amener sa pleine attention sur l’autre en le regardant dans les yeux, en posant des questions, en confirmant ce qu’il dit par des “hum”, “ok”, ou “oui”);
montrer de la compréhension (en reformulant ce que l’autre a dit, en apportant de l’empathie – “comme tu as du te sentir impuissant/ ignorée…”, “il a vraiment fait ça ? ça a du te mettre en rage !”, “et alors, qu’est-ce que tu as répondu ?”);
valider les émotions en faisant comprendre à l’autre que ses émotions sont justifiées (“C’est vrai, comme c’est triste !”/ “Moi aussi, je m’inquiéterais à ta place”/ “Je comprends pourquoi tu es énervé à ce point !”);
se connecter émotionnellement avant de chercher à raisonner (il s’agit de reconnaître la vérité de l’autre en validant ses émotions, ses ressentis puis, dans un deuxième temps à froid, partager notre vérité avant de proposer des pistes de résolution de conflit);
exprimer de l’affection quoiqu’il en soit (par des mots et/ou des gestes);
demander à l’autre s’il a besoin de conseils et respecter son refus si ce n’est pas le cas (parfois, le partenaire peut effectivement attendre – et entendre- un conseil mais il a toujours besoin de compréhension d’abord).

5.Résoudre les problèmes solubles

John Gottman propose une approche pour prendre les problèmes solubles à bras-le-corps :

démarrer la discussion en douceur (rappelons-nous des 4 cavaliers de l’apocalypse)
faire et accepter des tentatives de rapprochement (par des mots ou des gestes)
être attentif aux réactions physiologiques (mâchoire contractée, accélération du rythme cardiaque, respiration bruyante, jambe qui tremble…) durant la discussion afin de déceler les premiers signes de stress et demander un temps de pause si besoin
apprendre l’art du compromis créatif
être plus tolérant envers les imperfections (de l’autre et les siennes propres)

D’une certaine manière, mon cinquième principe est une affaire de courtoisie. Il s’agit de traiter l’autre avec le même respect que l’on traiterait un invité. On a des égards pour un invité même lorsqu’il fait une bourde. – John Gottman

6.Surmonter les blocages

Les couples heureux comprennent que l’un des buts du mariage est de s’aider mutuellement à réaliser ses rêves. – John Gottman
Dans un couple heureux, aucun des deux partenaires n’insiste ou ne tente de manipuler l’autre pour qu’il ou elle renonce à son rêve… toujours faut-il que ce rêve soit exprimé clairement et pas caché derrière des principes rigides qui en masquerait la signification profonde. Les rêves traduisent des valeurs importantes, sont souvent liés à l’histoire personnelle et leur expression authentique requiert de la vulnérabilité.

La solidarité dans la manière d’aider le ou la partenaire à réaliser ses rêves fait partie de ce qui donne un sens profond au couple. Cela peut passer par le fait de définir un “noyau dur” (ce sur quoi rien n’est négociable) et des zones de flexibilité.

7.Aller dans le même sens (le sentiment profond d’un sens partagé)

Gottman rappelle qu’une union épanouie va plus loin que la simple esquive des conflits. Il mentionne l’importance de créer une “micro culture” à l’échelle du couple et de la famille : des rituels familiaux, des habitudes, des objets, des valeurs partagées, des albums photos, des histoires communes, des souvenirs des générations précédentes…

L’un des objectifs cruciaux de la vie de couple est par conséquent de créer une ambiance qui encourage chacun à parler en toute honnêteté de ses convictions.

Plus vous dialoguez franchement et respectueusement l’un avec l’autre, plus vous créerez un sens partagé de la vie. – John Gottman

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Source : Les couples heureux ont leurs secrets : les 7 lois de la réussite de John Gottman (éditions Pocket). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.

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