6 activités pour apprivoiser et réguler les émotions (enfants de 6 ans et +)

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L’éducation émotionnelle, qui passe par des jeux et des activités sur les émotions, a pour but de  diminuer la violence et de cultiver l’empathie Il existe une différence entre émotion et sentiment. Une émotion est une réaction physiologique, qui ne dure que quelques minutes, permettant au corps de répondre de façon adaptée à un stimulus perçu par les cinq sens. Quelles activités pour les émotions peut-on proposer aux enfants pour les comprendre et les gérer ?

Pourquoi proposer des activités sur les émotions aux enfants ?

Il existe plus ou moins sept émotions de base (tous les experts n’étant pas d’accord) : la joie, la tristesse, la colère, la peur, la surprise, le dégoût et la honte. Un exercice à faire avec les enfants peut être de repérer les signes des émotions dans le corps, c’est-à-dire les sensations. Le corps se met en tension et mobilise de l’énergie pour combler le besoin qui a fait émerger l’émotion. Une émotion comporte cinq dimensions :

  • des manifestations physiques (rougissement, agitation, accélération des battements cardiaques, transpiration…)
  • des pensées qui alimentent et font durer l’émotion
  • la nature de l’émotion (agréable, désagréable)
  • l’intensité de l’émotion (l’impatience n’est pas la même chose que la furie ou la rage)
  • la tendance à l’action (envie de pleurer, crier, sauter de joie, taper…)

On ne peut pas contrôler une émotion, elle émerge dans le corps sans volonté consciente. Cela n’a donc pas de sens de juger une émotion comme positive ou négative : une émotion est juste une messagère. Une émotion est une réponse adaptée face à un événement venu de l’environnement extérieur (la peur en cas de danger, la colère face à de l’irrespect, la joie suite à un événement heureux, la tristesse face à une séparation…)

Une émotion est à accueillir dans le corps et à exprimer pleinement par des mots. Quand l’expression ou décharge ne peut avoir lieu, l’émotion est refoulée dans le corps qui peut rester en tension. Elle risque alors de se transformer en stress et en sentiments parasites (l’accumulation d’émotion finit en effet cocotte minute). Une émotion qui n’a jamais eu le loisir d’être exprimée et évacuée risque de s’imprimer dans le corps et occasionner des symptômes physiques.

Si les émotions sont une pure réaction physiologique, les sentiments sont quant à eux des états affectifs d’ordre psychologique, même si un sentiment est souvent le prolongement d’une émotion (par exemple : l’angoisse par rapport à la peur, la déception par rapport à la tristesse…)

On comprend alors qu’un sentiment peut persister en dehors de tout stimulus extérieur (de l’angoisse même quand il n’y a pas de danger immédiat perçu dans l’environnement). Un sentiment se renforce quand il est ressassé. Par exemple, un sentiment d’injustice peut être entretenu pour avoir une raison de se plaindre, et par là d’exister. Pour calmer ces sentiments qui sont « entretenus », il faut d’abord en avoir conscience, les mettre en lumière, les accepter et avoir envie de s’en libérer.

6 activités pour apprivoiser et réguler les émotions (enfants de 6 ans et +)

« La liste des émotions » : en famille ou en classe, les enfants listent les émotions qu’ils connaissent puis ils miment chaque émotion.

« Les petits bonheurs » : les enfants dessinent ce qui les rend heureux au quotidien (l’odeur du café des parents, un câlin, des jeux en famille, la caresse de l’animal de compagnie…)

« Je me souviens » : chacun écrit ou dessine un moment où il a ressenti : la joie/ la peur/ tristesse/ surprise/ colère/ dégoût/ la honte. Puis ceux qui le souhaitent peuvent le présenter aux autres et des échanges peuvent avoir lieu : est-ce que tout le monde est heureux à la même idée ? qu’est-ce qui provoque la colère et qui revient souvent dans les souvenirs évoqués ?

« Le dé des émotions » : à partir d’un parton de cube, les enfants construisent leur propre dé des émotions où chaque face montre un sentiment. Ce dé peut être utilisé en jeu ou pour montrer son humeur du jour. Un autre dé pourrait proposer des actions à faire (ex : mimer l’émotion, dire un souvenir où l’émotion a été ressentie, faire deviner l’émotion aux autres, dessiner l’émotion, trouver au moins trois mots pour la même émotion, décrire un animal qui pourrait symboliser cette émotions). Les deux dés lancés ensemble permettent de jouer avec les émotions.

 

« À chacun son émotion » : par deux, les enfants miment leur ressenti pour une même situation donnée (exemple : « quelqu’un t’insulte » ou « tu dois chanter devant toute la classe » ou « un ami t’invite à son anniversaire »). Les autres essayent de deviner. Par exemple, quand deux enfants miment « tu dois chanter devant toute la classe » : l’un peut être content et l’autre avoir honte ou peur. C’est important que les enfants se rendent compte qu’ils peuvent ressentir des choses différentes dans une même situation et qu’il n’y a pas un bon ou un mauvais ressenti. Il faut accepter les ressentis de chacun. De plus, même s’il arrive que l’on ressente un sentiment identique, nous ne l’exprimons pas forcément de la même manière. Ce jeu permet notamment de le comprendre.

Au quotidien : dans les lectures, les adultes peuvent régulièrement faire remarquer les émotions et sentiments des personnages : « à votre avis, comment se sent l’héroïne/ le frère de l’héroïne… ? »

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Source : L’impasse de la punition à l’école : Des solutions alternatives en classe d’Éric Debarbieux et Collectif (éditions Armand Colin). Disponible en médiathèque, en librairie ou en ecommerce.

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