Passer de la censure émotionnelle à l’accueil des émotions

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Nous avons souvent tendance à censurer, minimiser ou nier nos émotions (et celles des autres, notamment de nos enfants). En effet, nous sommes peu nombreux à avoir appris la langue des émotions comme une “langue maternelle”. Nous avons plutôt appris la répression émotionnelle quand nos parents nous disaient “Mais non, ça ne fait pas peur”, “Arrête de pleurer”, “Tu exagères, ça ne fait pas si mal”,”C’est pas si grave”, ou encore “Si tu continues ta colère, tu vas être puni”.

Par ailleurs, l’importance “d’accueillir ses émotions” est souvent mentionnée sans que cet accueil émotionnel ne soit détaillé. Or, si nous n’avons pas eu d’exemples d’accueil émotionnel dans notre enfance, nous nous retrouvons bien démunis pour comprendre nos sensations et nos émotions (et encore plus celles de nos enfants). Nous allons reproduire ce que nous avons connu : relativiser l’émotion, la minimiser, la nier, voire la moquer. De même, nous allons avoir tendance à croire les autres plutôt que notre corps et notre cœur quand ces autres nous disent que nous exagérons, qu’il ne sert à rien d’avoir peur, que personne ne devrait ressentir de la tristesse pour si peu, qu’il faut “positiver”…

Les phrases du type “C’est pas grave”, “Tu es trop sensible, il faut s’endurcir”, “Mais ça va bientôt s’arrêter” ou encore “Il n’y a pas de raison d’avoir peur” n’accusent pas réception de ce qu’on vit, de ce qu’on traverse, des souffrances ou peurs. L’accueil émotionnel invite au contraire à se rapprocher de l’expérience intérieure sans jugement ni critique.

On apprivoise les émotions comme on apprivoiserait un animal.

Les émotions n’ont pas vocation à être maîtrisées mais à être comprises, accueillies et apprivoisées. On ne gère pas ses émotions au sens de contrôler, de contenir mais au sens de conduire avec l’idée de se conduire pour aller quelque part.

La peur, la colère, la tristesse sont qualifiées de négatives alors qu’elles ont des informations précieuses à nous apporter que nous gagnerions à écouter pour pouvoir s’en libérer. En effet, l’émotion est la solution qu’a trouvée notre corps pour agir et réagir face à certaines situations. L’émotion est d’abord un signal et une solution !

L’émotion n’est pas quelque chose qu’on décide d’éprouver mais c’est quelque chose qui s’impose complètement au corps. Tout le corps est comme saisi, n’est plus à l’aise et cherche un moyen de retrouver l’équilibre. L’émotion est la façon qu’a trouvée le corps pour répondre à l’intention de vivre. L’émotion dit quelque chose de la façon de rester debout, de rester vivant face aux épreuves de la vie. Avant de vouloir la gérer, il faut prendre la mesure de ce que l’émotion ramène comme vitalité. Il y a “vie” dans vitalité.

Plus on chercher à endiguer une émotion, plus elle déborde ou revient sous une autre forme plus tard. C’est en l’acceptant que l’émotion peut s’atténuer avec le temps. Quand le message qu’elle porte a été entendu et pris en compte, l’émotion n’a plus de raison d’être et disparaît donc.

La vraie question est : comment est-ce que je peux répondre à mes besoins autrement que par de l’hyper émotivité, de l’angoisse, de l’exagération de tout ou, au contraire, autrement que par du blindage ou un forçage à la positivité ? L’enjeu est plus d’écouter le désir de vie, d’identité et de sécurité que de contrôler les émotions.

Sans émotion, on ne peut pas être un être humain en vie.

Les mots qui accueillent l’émotion

Accueillir les émotions, c’est commencer par dire OUI à soi et aux autres : OUI, c’est vrai que cela peut faire peur/ que cela peut agacer/ que cela peut rendre triste ou jaloux.

Je vous propose quelques exemples pour apprendre à accueillir les émotions. Nous pouvons nous entraîner tous les jours à l’accueil émotionnel afin de gagner en qualité de vie.

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