Une relation entre sentiment douloureux de solitude et attachement insecure à l’âge adulte (et l’importance de réconforter les bébés et jeunes enfants)

sentiment de solitude adulte

Dans son livre La puissance réparatrice de votre cerveau, Joanna Smith définit le sentiment de solitude comme une impression douloureuse de ne pas pouvoir être compris, d’être différent et exclu, de ne pas être aimé ou de ne pas pouvoir partager sa détresse avec qui que ce soit. Le sentiment de solitude n’équivaut pas au fait d’être physiquement seul mais correspond plutôt à une expérience intérieure parfois sans lien avec la réalité vécue. On peut donc être seul dans les faits mais ne pas ressentir de sentiment de solitude. A l’inverse, une personne entourée peut ressentir de la solitude. Pour Joanna Smith, cela explique que certaines personnes recherchent (parfois désespérément) la compagnie d’autrui afin de se sentir moins seules, tout en n’arrivant jamais à éteindre leur sentiment de solitude. Le problème à résoudre se trouve plutôt à l’intérieur en lien avec un attachement insécure construire dans la relation aux parents dans l’enfance. En effet, quand les besoins de protection et de réconfort n’ont pas été satisfaits dans l’enfance alors même que les humains sont programmés pour cela, un humain n’a d’autre choix que de développer des organisations psychologiques déviantes ou des troubles mentaux et des conduites qui ont pour but biologique d’assurer sa protection et sa survie à terme.

Pour aller plus loin : Quand on a un style d’attachement insecure : des répercussions à long terme

Joanna Smith s’appuie sur la théorie d’attachement pour expliquer l’origine du sentiment de solitude de certaines personnes. Pour un bébé, le fait d’être laissé seul pour de trop longues périodes ou de ne pas recevoir de réponse à ses appels de détresse génère un stress très important, puisque la solitude du bébé correspond, dans l’histoire de l’espèce, à un danger de mort. Ce stress est d’autant plus intense que le cerveau des bébés est immature : un bébé ne peut pas relativiser et ne dispose pas de capacités d’auto apaisement suffisamment développées pour s’apaiser lui-même.

Le fait qu’un bébé n’obtienne pas de réponse peut avoir différentes origines. Sa figure d’attachement peut présenter des difficultés à s’accorder émotionnellement à ses besoins du fait :

  • de problèmes psychologiques (dépression post-partum, troubles de l’attachement issues de l’enfance , deuil, troubles anxieux…);
  • de difficultés sociales, familiales ou de santé qui entravent la disponibilité parentale;
  • d’informations erronées ou non mises à jour au sujet du développement des enfants (ex : croire que laisser pleurer un bébé est utile pour lui apprendre à s’endormir ou que ne pas le prendre dans les bras le rend plus autonome);
  • d’une figure d’attachement présente mais mal accordée (dans la théorie de l’attachement, la présence physique seule qui suffit, car les humains ont besoin de recevoir une réponse ajustée à leurs besoins émotionnels).

Quand un humain a vécu ce type situations de détresse sans être apaisé, il a pu les emmagasiner en mémoire implicite et associer la solitude à un stress intense, presque une menace de mort. Cet état de stress peut ressurgir dans les situations de solitude, même à l’âge adulte, sans que la personne n’en ait le souvenir conscient. Cela explique des sensations de profonde détresse associée à la solitude, apparemment sans raison.

Connaître la théorie de l’attachement permet non seulement de comprendre en quoi un bébé ne manipule pas ses parents quand il pleure mais aussi d’où peut venir le mal-être ressenti en cas de solitude plus tard dans l’existence. Joanna Smith propose de réconforter, à partir de là où nous sommes aujourd’hui, les parties douloureuses qui ont souffert de solitude. Nous pouvons nous adresser avec compassion à nous-mêmes comme les parents aimants et soutenants que nous aurions aimé avoir plus jeunes :

Tu ne seras plus jamais seul : je serai toujours là pour toi.

Je suis désolée qu’il n’y ait eu personne pour toi, ce n’était pas ta faute.

……………………………….

Source : La puissance réparatrice de votre cerveau – Choyez votre enfant intérieur en 8 séances de Joanna Smith (éditions Dunod). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.

Commander La puissance réparatrice de votre cerveau sur Amazon, sur Decitre ou sur Cultura