Pour plus de simplicité dans les jeux des enfants !
Kim John Payne, auteur de Parents… tout simplement, affirme que les enfants n’ont pas besoin de beaucoup de jouets pour jouer, ni même d’un quelconque jouet en particulier. Ce dont ils ont le plus besoin est du temps libre et non structuré.
Les enfants gagneraient à ce que les adultes ne cherchent ni à stimuler, ni à contrôler ni à enrichir leurs jeux.
Payne propose de reconsidérer des éléments simples mais essentiels du jeu des enfants.
10 éléments de réflexion pour plus de simplicité dans les jeux et jouets des enfants
-
laisser de l’espace et du temps pour le processus d’essais/erreurs
Payne recommande de laisser les bébés autant que possible explorer leur corps et leur environnement à même le sol. C’est le principe de la motricité libre. Ils pourront ainsi acquérir par eux-mêmes les compétences dont ils ont besoin pour apprendre à marcher, à leur rythme et sans sauter d’étapes essentielles au développement global et intégré.
Pour les enfants qui grandissent, on gardera en tête ce principe (comme expliqué dans cet article : Pourquoi il faut arrêter de dire “tu vas tomber” à nos enfants ?)
-
donner l’opportunité de toucher et manipuler autant que possible
Payne conseille de donner autant d’opportunités que possible aux enfants de toucher des matières naturelles (bois, terre, tissus, coton, laine, graines, feuilles…). Le premier stade de l’intelligence est le recueil d’informations sensorielles, d’où l’extrême importance de perceptions tactiles variées, stimulantes et régulières dès la petite enfance.
Le fait de laisser les enfants marcher pieds nus aussi souvent que possible peut y contribuer.
-
libérer les jeux d’imitation avec moins de jouets prédéterminés qui brident l’imagination
Plus la “matière” mise à disposition pour le jeu des enfants est élaborée et détaillée, moins le jeu sera riche. En effet, les objets dont l’usage n’est pas prédéfini laisse la possibilité aux enfants de leur donner n’importe quelle fonction et démultiplie les utilisations possibles. On rejoint ici la notion de loose parts.
-
autoriser les explorations “primitives”, salissantes et risquées
Les enfants ont plus besoin d’expériences que de divertissement dans leurs jeux. Plus les enfants font, voient, sentent et expérimentent, plus ils seront connectés au monde.
Les seaux, les pelles, les râteaux, les filets, de la toile, des cuillères, des bâtons sont les outils les plus appropriés pour ces explorations des quatre éléments naturels.
Cela me rappelle cette vidéo : 5 choses dangereuses que vous devriez laisser faire à votre enfant.
-
honorer les efforts des enfants par la mise à disposition de vrais “outils” (casseroles, tablier, établi de bricolage, outils de jardin…)
Les enfants adorent être occupés et se rendre utiles pour se sentir appartenir à la communauté que représentent leur famille ou leur classe. Ils apprécient plus que tout voir qu’il y a une place pour eux dans les activités auxquelles se prêtent les adultes qui les entourent (cuisiner, bricoler, jardiner, réparer, coudre…).
Par exemple, Marie Gervais propose l’installation d’une “cuisine à la boue” dans le jardin, à base de matériel de récup dans son livre La Famille Buissonnière.
-
explorer la nature
L’équipe du Dr Mark Nieuwenhuijsen (chercheur à Barcelone) a pu démontrer un lien entre le niveau d’exposition à la verdure et le niveau de développement des fonctions cognitives (mémoire de travail et concentration). Plus il y a d’espaces verts dans et autour des écoles, plus les fonctions cognitives des enfants sont développées.
Le jeu libre dans la nature a de nombreuses vertus développés dans cet article.
-
remplir le besoin d’interactions sociales au cours des jeux
Les humains sont des animaux sociaux. Un des indicateurs prédictifs du succès et du bonheur dans la vie est la capacité à s’entendre avec les autres. Cette intelligence inter personnelle se développe au cours de jeux libres et collectifs.
Dès le plus jeune âge, il est possible de jouer avec les bébés en leur parlant, en les caressant, en leur chantant des chansons, en leur proposant des objets à attraper.
-
bouger le plus possible
C’est une grande erreur que de séparer complètement la vie physique de la vie mentale; aussi les jeux doivent-ils être inclus dans le curriculum de façon que l’enfant développe son corps en même temps que son esprit.
Il est essentiel que pour notre nouvelle éducation le développement mental soit relié au mouvement et en dépende. Sans le mouvement, il n’y a ni progrès, ni santé mentale. – Maria Montessori
-
créer et expérimenter le flux de la créativité (dessin, peinture, musique, couture, travail du bois, sculpture…)
Marshall Rosenberg cite la créativité, la beauté et l’inspiration dans les besoins fondamentaux qui nous animent tous.
-
mettre moins de jouets et d’écrans à disposition
Plus on simplifie l’environnement de l’enfant, plus celui-ci peut se recentrer sur ce qu’il fait et s’engager dans ce qu’il entreprend. Il y a de la liberté dans la simplification : la liberté d’être vraiment là, de s’engager et de se laisser absorber, d’être dans le “flux“, de laisser parler l’imagination.
Quand on abandonne l’idée que le développement des enfants est une course qu’il faut gagner à tout prix et que leur imagination est à vendre, on est moins sensible aux sirène du marketing.
Pour aller plus loin sur cette idée : Vivre la pensée Montessori à la maison : la question des jouets
………………………………………………………………………
Source : Parents… tout simplement ! : Comment rendre nos enfants plus calmes, plus heureux et plus confiants de Kim John Payne. Disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.
Commander Parents… tout simplement ! sur Amazon, sur Decitre ou sur Cultura