Le paternage : la participation aux soins du bébé de la part du père et le soutien de la mère

Le paternage qui est l’une des fonctions paternelles principales lors des premiers mois de vie de l’enfant.

Durant les premiers mois suivant la naissance, la mère et le bébé ont un besoin physiologique de proximité intense, en continuité avec la vie fœtale pour le bébé, favorisant la meilleure adaptation possible à la vie aérienne. C’est le « quatrième trimestre de la grossesse » (expression d’Ingrid Bayot, sage-femme et formatrice en périnatalité et allaitement).

Cette période se déroule hors des normes sociales habituelles. Les horaires sont totalement décalés, adaptés à ceux du nouveau-né. Le père a beaucoup à gagner à respecter ce rythme et à adapter le sien autant que possible à celui de la mère et de l’enfant (d’où l’importance des congés paternités plus longs et obligatoires). Une des fonctions paternelles principales les premiers mois de vie de l’enfant est la participation aux soins et au développement, qu’on peut qualifier de “paternage“.

Le paternage : la participation aux soins du bébé et le soutien de la mère

Les pères n’ont pas de rôle biologique de séparation précoce entre la mère et le bébé.

Il y a certes des situations de difficultés maternelles où le père, les proches, voire des professionnelles de la santé, doivent prendre le relais de la mère et contenir le nouveau-né dans le brouillard où il est projeté. Idéalement, avec la mère et dans la mesure de ses capacités. Mais considérer la proximité de la post-gestation comme un danger pour le bébé conduit à une série d’attitudes intrusives qui sont au maternage ce que l’interventionnisme obstétrical est à la naissance. Des interférences nuisibles à la physiologie ! – Ingrid Bayot (Le quatrième trimestre de grossesse, éditions Erès)

En l’absence d’une tribu soutenante, le père endosse son rôle, à savoir soutenir la mère (et pas seulement le bébé), “amortir les variantes maternelles”. Quand Ingrid Bayot parle de variantes maternelles, elle fait référence à la difficulté maternelle qui peut aller du baby blues à la dépression post partum.

Autant les femmes peuvent être encombrées par les représentations culturelles construites autour de leur biologie, autant les hommes se retrouvent devant des modèles paternels devenus obsolètes, ou tout du moins peu adaptés au paternage d’un nouveau-né. Ce qui représente à la fois un défi et une opportunité : comment devenir père à sa façon, avec ses talents et ressources ? – Ingrid Bayot

Par sa présence et ses interactions avec le nouveau-né, le père crée aussi un environnement sensoriel humain différent de celui de la mère.

Lever les difficultés à devenir père

Ingrid Bayot invite donc les pères à prendre toute leur place de paternage et les mères à laisser les pères prendre cette place. Pour autant, elle rappelle que les pères ne sont pas des “mères bis”.

Ingrid Bayot reconnaît volontiers que les mentalités ont changé ces dernières années et que de plus en plus de pères s’impliquent avec plaisir dans les soins apportés aux bébés et se montrent présents, soutenants auprès de leur compagne. Pour autant, il existe des difficultés à devenir père qui, quand elles sont connues et comprises, bénéficient à la triade bébé/ mère/ père.

Il est important d’avoir connaissance de ces éventuelles difficultés à la fois en tant que père et en tant que mères afin de pouvoir les aborder avec lucidité dans une relation conjugale de respect et de confiance mutuelle.

Le paternage

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